Synonymes
Définition et étiologie
Un kyste osseux solitaire est une cavité intra-osseuse, généralement vide ou contenant un liquide clair ou citrin, bordée par une fine couche de tissu conjonctif et non par un épithélium ; il ne s’agit donc pas d’un vrai kyste11, 70-73.
Plusieurs étiologies ont été proposées mais elles restent controversées : il est peu probable que le kyste osseux solitaire ait une étiologie odontogène70 ; l’étiologie traumatique, largement admise dans le passé, n’est guère plus reconnue11, 71. Il s’agit vraisemblablement d’une anomalie du remodelage osseux11, 70-73.
Epidémiologie et aspects cliniques
Le kyste osseux solitaire est une lésion très fréquente11. La plupart des cas est observée dans les 2 premières décennies de la vie11, 71-73 (avant 40 ans selon Perdigao et al.70) Le sex-ratio varie selon les études : certaines donnent une prédominance masculine avec un sex-ratio 2M/1F11 ; d’autres trouvent une répartition identique70, 71. La fréquence serait légèrement plus élevée chez les sujets de race noire71.
Les kystes osseux solitaires sont généralement asymptomatiques, sauf lors d’un éventuel épisode de surinfection ; dans ce cas, la lésion peut être douloureuse et s’accompagner d’une sensation de pression11, 71.
Des kystes osseux solitaires multiples sont souvent observés dans la dysplasie ostéo-cémentaire floride. L’âge d’apparition moyen est alors d’environ 40 ans et il y a une nette prédominance féminine (sex-ratio de 4F/1M)11, 71.
Aspect radiologique
Localisation. Le kyste osseux solitaire se rencontre exclusivement dans la mandibule, plus fréquemment dans la région postérieure et le ramus11, 70, 71, 73.
La lésion est le plus souvent unique, mais des lésions multiples ont été rapportées, en particulier dans la dysplasie ostéo-cémentaire floride71.
Comme la découverte est généralement fortuite et tardive, la lésion peut être de grande taille11, 70, 72, 73.
Limites. Le kyste osseux solitaire est généralement bien délimité et entouré d’un liseré d’ostéocondensation périphérique11, 70, 72, 73, mais il peut également présenter une limite floue par endroits11, 73.
Il a une forme arrondie, régulière ou festonnée. La lésion s’invagine volontiers entre les racines des dents et les espaces interdentaires mais la lamina dura est conservée11, 70, 73 en particulier dans la région postérieure70. Cet aspect radiologique est assez caractéristique mais non pathognomonique73.
Les sujets jeunes ont tendance à présenter des lésions plus petites et plus arrondies, les sujets âgés des lésions plus grandes et plus festonnées70.
Structure interne. Le kyste osseux solitaire se traduit par une image radiotransparente homogène11, 72. La bordure festonnée peut lui donner un aspect multiloculaire malgré l’absence de septum11.
Effet sur les structures adjacentes. Généralement il n’y a pas d’effet sur les structures environnantes11. Il entraîne rarement le déplacement de dents ; les dents adjacentes conservent généralement leur lamina dura et leur vitalité11.
La lésion s’étend dans l’axe de la mandibule, modifiant exceptionnellement les corticales11.
Diagnostic différentiel radiologique
Il doit faire évoquer les lésions suivantes :
Traitement
Le kyste osseux solitaire peut occasionnellement guérir spontanément11, 70, 72, 73. Le traitement de choix reste néanmoins l’exploration chirurgicale et le curettage des parois de la cavité, avant tout pour s’assurer de l’absence de paroi kystique. L’ouverture de la cavité entraîne le comblement de la cavité par du sang, ce qui suffit à assurer la guérison11, 71, 72.
L’exploration chirurgicale permet d’éviter toute intervention agressive car elle suffit à confirmer le diagnostic radiologique (OPT, CT-Scan, IRM) et à éliminer les autres lésions évoquées dans le diagnostic différentiel (un améloblastome, un kératokyste ou une lésion maligne)72, 73.
Il n’est pas conseillé de dévitaliser les dents adjacentes à la lésion71.
Voir la bibliographie pour les références correspondant aux numéros en exposant.
Illustrations
Cas #1
Sujet masculin, né en 1992. En 2008, exploration chirurgicale et curettage d'un kyste osseux solitaire dans la région apicale de 31.
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Cas #2
Sujet masculin, né en 1986. En 2007, exploration chirurgicale et curettage d'un kyste osseux solitaire dans la région symphysaire.
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Cas #3
Sujet féminin, née en 1970. En 2007, exploration chirurgicale et curettage d'un kyste osseux solitaire dans la région 35-36. L'OPT réalisé en 2008 montre la néoformation osseuse dans la région de la 36 et la persistance d'une image lytique dans la région 35. L'examen histopathologique de la lésion persistant dans la région 35 confirme qu'il s'agit de tissu cicatriciel.
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Cas #4
Sujet féminin, née en 1988. En 2007, exploration chirurgicale et curettage d'un volumineux kyste osseux solitaire s'étendant de 32 à 45.
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