Kyste parodontal latéral

Synonyme

Définition et étiologie

Le kyste parodontal latéral est un kyste dysembryoplasique qui se développe à partir de débris épithéliaux présents dans le parodonte latéral10, 30, 31. Son origine est controversée. Plusieurs hypothèses ont été proposées, le kyste parodontal latéral se développerait à partir :

Histologiquement et radiologiquement, le kyste parodontal latéral peut se présenter sous une forme polykystique (kyste botryoïde)10, 31, 32, 34-37.

Epidémiologie et aspects cliniques

Le kyste parodontal latéral est relativement rare : il représente 0.8 à 1.5% des kystes des maxillaires32, 34, 36, 37. L’âge de découverte se situe entre 20 et 90 ans, avec un âge moyen autour de 50 ans10, 31, 32, 35-37. Il s’agit donc probablement d’une lésion à développement lent31, 35, 36. La plupart des auteurs retrouvent une distribution égale entre les deux sexes10, 30, 31, 33, d’autres rapportent une prédominance masculine32, 34-36. Kerezoudis et al.37 retrouvent une prédominance masculine uniquement pour la localisation maxillaire.

La lésion est généralement asymptomatique et découverte fortuitement. Les symptômes peuvent se traduire par une sensation de tension, une douleur à la palpation, une tuméfaction ou un drainage spontané10, 30-32, 35-37.

Quelquefois le kyste parodontal latéral se manifeste par une petite tuméfaction à la hauteur de la papille interdentaire ou dans son voisinage33, 36, 37, le plus souvent sur le versant vestibulaire du procès alvéolaire34.

Aspect radiologique

Localisation. Selon les études, 50 à 90% des kystes parodontaux latéraux sont situés à la mandibule, principalement dans la région canine-prémolaire, parfois incisive latérale10, 30-32, 34-36. Au maxillaire, ils siègent principalement dans la région incisive latérale-canine10, 31, 32, 36. La présence d’un kyste parodontal latéral dans la région molaire (maxillaire ou mandibulaire) est extrêmement rare31, 32, 36, 37.

Le kyste parodontal latéral siège entre l’apex et le collet d’une dent généralement vitale, ayant fait éruption, mais quelquefois celle-ci n’est plus présente30-37. Le diamètre du kyste est généralement inférieur à 1cm10, 30-32, 34-37.

Limites. Le kyste parodontal latéral se traduit par une image uniloculaire arrondie, ovale ou en forme de goutte10, 30-33, 35-37. Les limites sont bien définies et on observe généralement un fin liseré d’ostéocondensation périphérique10, 30-37.

Structure interne. Le kyste parodontal latéral donne une image radiotransparente homogène10, 30-33, 35-37.

Effet sur les structures adjacentes. La lamina dura et l’espace desmodontal de la dent associée ont souvent disparu30, 33 et on peut également observer une disparition de la lamina dura de la dent adjacente10, mais ces deux dents sont rarement déplacées, sauf lorsque le kyste est volumineux11, 31, 37. Il y a rarement une rhizalyse des dents concernées ou une lyse de la corticale31.

Diagnostic différentiel radiologique

L’image radiologique du kyste parodontal latéral est assez caractéristique mais paradoxalement on doit évoquer de nombreuses lésions dans le diagnostic différentiel, et le diagnostic est souvent impossible sans examen histopathologique30, 31, 33, 35, 36. Dans le diagnostic différentiel, on doit évoquer :

Traitement

Le traitement de choix est l’énucléation simple. Les kystes parodontaux latéraux présentent un taux de récidive très faible, probablement nul si l’énucléation est complète10, 31, 32, 35, 37.

La forme botryoïde aurait une tendance plus marquée à la récidive ; elle survient quelquefois tardivement, jusqu’à dix ans après l’énucléation36. Une surveillance clinique et radiologique est donc nécessaire pendant plusieurs années, en particulier pour la forme botryoïde31, 32, 35, 36



Voir la bibliographie pour les références correspondant aux numéros en exposant.





Illustrations

Cas #1

Sujet masculin, né en 1946. En 2006, découverte et exérèse d'un kyste parodontal latéral siégeant entre les racines de 35 et 36. Une radiographie apicale réalisée en 1995 montrait déjà la présence d'une image lytique entre les racines de 35 et 36 mais aucun traitement n'avait été réalisé.


Kyste parodontal latéral Cas #1 Kyste parodontal latéral Cas #1 Kyste parodontal latéral Cas #1


Cas #2

Sujet masculin, né en 1932. En 1982, exérèse d'un kyste parodontal latéral.


Kyste parodontal latéral Cas #2


Cas #3

Sujet féminin, née en 1970. En 2005, exérèse d'un améloblastome périphérique distal à la 35 et traité initialement par curettage car il était assimilé à une lésion inflammatoire, faute d'avoir réalisé un examen histopathologique.


Améloblastome périphérique Cas #3 Améloblastome périphérique Cas #3 Améloblastome périphérique Cas #3